Saiakwanak takwe’ní:io’ne’ – Prendre la place qui nous revient
Saiakwanak takwe’ní:io’ne’ – Prendre la place qui nous revient
Comment guérir? Le monde doit redevenir un lieu qui nous accueille, où nous pourrons de nouveau entrer dans l’action créative. Nous voulons décider pour les nôtres, avoir accès à une meilleure éducation pour nos enfants, à des soins de santé physique et psychologique équitables et adaptés à nos cultures. Nous voulons encadrer l’exploitation des ressources de nos territoires ancestraux selon nos philosophies environnementales, motivées par le respect.
Nous ne voulons plus être le peuple invisible.
Si tant de voix autochtones se sont élevées contre l’idée de réconciliation, c’est que la guérison est un préalable obligé à son avènement. Penser qu’elle soit possible sans que rien ne change est trop facile : il y aura des gestes à poser pour qu’une véritable rencontre s’opère entre les différentes populations occupant ce territoire.
Dans la langue atikamekw, le mot « mintatakaniwin » exprime l’idée que pour arriver à la réconciliation, il faut d’abord réparer, remettre en ordre pour partir sur de nouvelles bases.
Que peut-on espérer? De quoi rêve-t-on lorsqu’on ouvre les yeux? Quels sont les moyens que nous prendrons pour bâtir l’avenir? Il ne s’agit plus d’un retour en arrière, définitivement irréaliste, mais d’une recherche de soi, de nous.
Jeanne d’Arc Vollant, Innue