KITCI 8ECKATC ANICINAPEK – Nous d’il y a très longtemps

Pour faire rencontre, il faut se déplacer et laisser tomber ses préjugés pour accéder ainsi à la véritable connaissance de l’autre. Les peuples nomades se déplacent selon une conception du temps découpée en cycles saisonniers. Ce mode de vie, façonné par la mobilité constante, repose sur un ensemble de savoirs et de techniques développés sur des millénaires qui sont encore aujourd’hui au cœur de nos cultures.

Le nomadisme, basé sur la chasse, la pêche et la cueillette, nécessite des déplacements perpétuels pour avoir accès aux ressources, ce qui engendre une conception du monde particulière fondée sur l’observation, l’adaptation et le maintien d’un réseau de relations avec toutes les entités de l’univers. Cette façon de vivre exigeant beaucoup de rigueur, à ne pas confondre avec l’errance, a dominé le parcours de l’humanité pendant des milliers d’années.

À l’échelle de l’évolution, l’agriculture comme mode de vie ne représente que 1 % de notre histoire. Pendant 99 % de son existence, l’Homo sapiens fut chasseur-cueilleur nomade. Le nomadisme est le facteur commun de notre évolution, une base universelle à laquelle nous, Autochtones, faisons souvent référence dans nos mythes et nos légendes.

La pipe, le sac, la lampe inuit et le jouet expriment différents niveaux de rencontre assurant la circulation de la parole et des biens entre les gens, les nations, les territoires et les entités du monde nomade. Ce sont des objets de rencontre.

Dans ce contexte de vie nomade, de déplacements constants, il y a des règles à suivre au niveau des relations avec la nature, avec les gens, avec les animaux, les esprits, plusieurs choses qui existent qui sont en interrelation et qu’il faut respecter. C’est une loi non écrite que tous respectent et appliquent.

Ben McKenzie, Innu